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Ce que j’ai appris de ma première expérience de chasse à l’oie blanche printanière.

  • Photo du rédacteur: Sarah
    Sarah
  • 26 avr. 2023
  • 4 min de lecture

Cette année nous avons eu l’opportunité d’être guidé pour ce type de chasse que je n’avais jamais essayé. Mathieu nous avait bien averti que ce n’était pas gagné d’avance et que les oies blanches du printemps sont plutôt farouches. Même si nous n’avons pas rapporté un gros butin, j’ai passé une superbe journée au champ et voici les 5 grands apprentissages que j’en ai tiré.


1. Pourquoi on a droit au call électronique

Clairement les outardes et les oies blanches ne sont pas taillées du même bois. Alors que nous avions un super set up d’oies blanches parsemé de quelques outardes, elles ne sont pas venues se poser. Leurs consœurs brunes elles, s’y jetaient les yeux fermés et passaient même un bon moment au milieu des decoys. Les oies blanches, et particulièrement au printemps, sont reconnues pour être craintives. Les conteux disent qu’elles arrivent des États-Unis où elles se sont déjà faites plombés et donc qu’elles ont de l’expérience derrière les plumes. Elles ont appris leur leçon et sont moins enclines à se poser de manière isolée.

De plus, en début de saison, leurs habitudes ne sont pas encore bien établies et il est difficile de prévoir leur mouvement. Elles n’ont pas acquis une routine de nutrition et se déplacent encore beaucoup. On peut penser avoir trouver un X (un champ où elles viendront se nourrir) et finalement s’être trompé. Certains choisissent carrément de chasser sur le flyway (route entre le dortoir et le champ nourrissiez), mais c’est aussi une technique risquée.

Les calls électroniques et les appelants motorisés sont donc permis. Ils sont censés nous aider à les faire descendre et faciliter la chasse. Pour ma part, la cassette sur « repeat » m’a surtout prouvé l’efficacité de mes bouchons !


2. Les A frame c’est plus un club social

Qui ne rêve pas de se lever avant l’aurore pour aller se blottir entre deux hommes dans une tente de fortune couverte de feuillage. Moi apparemment…

J’ai déjà chassé dans une cache, sur un treestand, dans un fosset, dans un tombeau, dans un bateau, dans un marais, mais c’était la première fois que j’expérimentais le A frame.

Pour les non-initiés, c’est en fait 2 gros panneaux de toile camouflés par des longues herbes et positionnés en tente, comme pour former un A. On s’y assoit sur des petits bancs, un à côté de l’autre. Le guide se place au bord et surveille le ciel. Il est là pour nous prévenir de l’action et pour nous donner le signal de tir.

L’effet de gang est un bel avantage. On plus de sentir celui qui boit son café d’un côté et l’autre qui mange son sandwich, on peut jaser et se raconter nos histoires de chasse. Ça passe le temps et c’est sociable. Cependant, j’ai trouvé que lorsque vient le moment de tirer, on est plutôt à l’étroit. Tout le monde se lève, épaule et tir en même temps. Bien que ce soit exécuté en tout sécurité, moi je me suis sentie coincée dans mes mouvements. Je considère que c’est le côté négatif de ce genre d’installation.


3. Faisait frette dans le champ

J’ai eu frette ; c’est l’histoire de ma vie ! Honnêtement, j’ai sous-estimé le vent au champ et l’immobilité de ce type de chasse. Étonnamment, le A frame ne parvenait pas à couper le vent et bien qu’on soit proches les uns des autres, il faisait plutôt froid ce matin-là. La température était bien, mais c’est le vent qui nous mord. J’avais apporté plusieurs couches et c’est finalement mon ensemble imperméable qui a changé la donne. Une fois le vent coupé et les mains réchauffées ça allait beaucoup mieux. Pour des températures plus froides, il y aurait même eu de la place dans le A frame pour apporter une petite chaufferette.


L’immobilité vient aussi jouer un grand rôle. Le petit banc ne permet pas beaucoup de mouvement et on doit demeurer immobile pour déjouer les rusées oies blanches du printemps. Une chasse qui permet de marcher et de bouger est bien entendu moins glaciale.


4. La question du pipi au féminin, ça intrigue toujours autant les gars

Après quelques heures assis, mon café terminé et les doigts bien gelés, vient inévitablement le besoin d’uriner… Et je ne sais pas pourquoi, quand je nomme mon besoin, ça crée tout de suite un malaise. C’est comme si quand je dis : « ok les gars je vais devoir sortir pisser » J’entends leur cerveau se mettre à rouler, je sens la tension et je les entends penser : « Comment elle va faire ça ? » « Est-ce qu’il va falloir qu’on aille la reconduire au Tim ? » « Est-ce que je vais devoir sortir le 4 roues ? »

Et ensuite, ils sentent inévitablement le besoin de me dire « On ne va pas regarder » ! Euh… je ne m’attendais pas à autre chose, merci ;) !


Alors je vais faire une petite mise au point : chers messieurs, merci de votre souci, mais c’est beau, on se gère ! On va s’arranger comme des grandes ; on n’a pas besoin de votre aide.

Et les filles, bravo ! Vous vous gérez le multicouche, la salopette, les waders et les pipi-debout comme des championnes. Ce n’est pas toujours simple, mais bien équipées et expérimentées on y arrive toujours !


5. Je retournerai assurément à la chasse à l’oie blanche avec un guide

Clairement c’est une super chasse, et clairement j’y retournerais accompagnée. Pour une chasse efficace, il faut mettre beaucoup de temps sur la prospection. Il faut comprendre les habitudes, identifier les champs, trouver les dortoirs et demander des permissions. Il faut de l’expérience pour comprendre comment elles agissent et comment la météo influencera la journée.

L’équipement est aussi complexe et il faut beaucoup d’oies, un bon camouflage en plus des appeaux électroniques.

Mathieu travaille également avec un chien rapporteur ce qui est un gros plus ! Non seulement c’est beau de les voir travailler ensemble, mais ça accélère aussi le déroulement.

J’ai beaucoup apprécié avoir quelqu’un qui prend en charge l’organisation et qui réfléchit au positionnement de la cache, à la direction du vent et aux stratégies. Je dois avouer que j’ai beaucoup aimé arriver en touriste et me faire organiser. C’est l’avantage d’avoir un guide qui gère et pense à tout ça pour nous !


Nous y retournerons cet automne et cette fois les oies n’ont qu’à bien se tenir.

chasse à l'oie Vie de chasse




1 Comment


tania.fournier
Apr 26, 2023

Hahaha! La gestion du fameux pipi! Merci de l’annonce sociale - je comprends tellement ce que tu veux dire et avec les bons “accessoires“ on y arrive! :)

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