5 trucs à essayer pour la chasse à l’ours
- Sarah
- 14 mars 2023
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 avr. 2023
Et si on chassait l’ours cette année ?
Cette question (et la réponse) ce sont un peu imposées d’elles-mêmes, en un bel après-midi enneigé. Avides de nouvelles expériences et curieux d’en apprendre davantage sur les différents types de chasse, nous avons décidé de tenter la chasse à l’ours cette année. Puisqu’il s’agit d’une première autant pour moi que pour mon chum, il nous a d’abord semblé judicieux d’effectuer des recherches et de lire des articles sur le sujet. C’est sans étonnement que je vous confirme qu’il existe plusieurs informations complémentaires (et parfois contradictoires) disponibles sur ce type de chasse et sa préparation.
Après avoir fait nos devoirs, nous avons tenté de démêler le tout et de faire des choix. Voici donc les 5 grands trucs que nous avons choisis d’essayer pour notre première expérience de chasse à celui que nous aimons surnommer « le chevreuil gourmant ».
1. Choisir son territoire
Le premier constat qui revient souvent, est que la chasse à l’ours est plus complexe qu’il n’y parait. Elle demande beaucoup d’investissement de temps et de rigueur. Une bonne préparation est essentielle si on veut réussir à déjouer de gros poilu. L’étape de base consiste à bien choisir son territoire. Marcher sa forêt et repérer des indices de la présence d’ours est bien entendu un incontournable. En plus des traces de pas dans le sol, j’ai été heureuse d’apprendre que d’autres signes ne mentent pas. Des vieilles souches d’arbres fraichement déracinées et renversées indiquent que l’ours y a cherché des fourmis pour se nourrir. Ses excréments ressemblent à ceux des chiens, mais en plus gros, et sont souvent placés au beau milieu du sentier. Ce qui permettra à des non-initiés comme nous de les repérer facilement je suppose !
Finalement, une végétation de conifères semble être le choix le plus approprié pour installer son mirador. Bien que l’ours n’ait pas une vision hors du commun, il sait reconnaître la silhouette humaine. Puisqu’en mai les feuilles ne sont pas encore très présentes dans les arbres, les sapins pourront plus facilement nous camoufler.
2. Préparer les outils d’appâtage
Alors… c’est souvent la partie qui devient plutôt confuse. Il existe 300 mil recommandations, trucs et légendes entourant la façon de préparer ses appâts. Nous avons décidé d’en essayer quelques-uns et nous pourrons vous en faire l’évaluation pour préparer votre chasse d’automne. Je dresse ici la liste de ce que nous préparerons.
Un gros baril + une chaine
La plupart des chasseurs s’entendent sur le fait qu’il faut avoir un gros baril de format 45 gallons en métal ou en plastique. Il servira bien entendu à y déposer la nourriture et les appâts (j’en parle plus loin dans cet article). Il sera aussi important de bien fixer son baril afin que l’ours ne s’amuse pas à le trimbaler à travers la forêt. Certains le piquent au sol avec des rondins, d’autres le suspendent comme un méchoui, mais la plupart recommandent de l’attacher à un arbre avec une chaine. C’est la technique que nous allons privilégier, en position horizontale. Un truc intéressant : il faut que l’ours travaille pour chercher sa nourriture. Il ne faut pas qu’il y ait accès trop facilement afin qu’il passe un maximum de temps sur les lieux et que le baril ne se vide pas en une heure. Aussi, j’ai appris qu’il est judicieux de planter des rondins au travers du baril. Cette technique permet non seulement de ralentir la progression de la bête vers la nourriture, mais aussi d’évaluer la grosseur de l’animal. Les petits ours dégageront simplement les petites branches, juste assez pour pouvoir passer la tête ou les pattes. Les gros ours, quant à eux, déplaceront les plus lourds rondins et les enverront valser tout autour.
L’appât secondaire
Bien qu’il existe différentes options, nous choisirons un sceau comme appât secondaire afin de permettre à plusieurs ours de venir s’alimenter sur les lieux en même temps. Si un dominant est sur place, un plus petit pourra tout de même manger sans le déranger si nous lui offrons une autre option. Il est recommandé d’utiliser une chaudière 5 gallons et de l’attacher aussi à un arbre, surélevé du sol, pour empêcher les ratons de tout dévorer. Pensez aussi à placer un couvercle en bois au-dessus pour le protéger de la pluie. Cet appât secondaire sert aussi à faire faire des lignes d’odeurs à l’ours, qui en se promenant répand les odeurs avec lui. On peut alors privilégier du mais avec de la mélasse ou du sirop de table pour que l’animal s’en colle aux pattes.
Push push odorant
L’importance de disperser les odeurs et de traces des lignes d’odeurs vers le site d’appâtage est souvent nommée et expliquée de diverses façons. Plusieurs parlent de l’essence de vanille, d’anis ou même de bières. Il semble primordial d’en asperger sur les arbres autour du site sur un large périmètre. Nous allons donc prévoir un pulvérisateur rempli d’un mélange de bière et d’anis ou de vanille pour pouvoir facilement le transporter à travers la forêt.
Chiffon odorant
Dans un article paru en mai 2013 dans le magazine Sentier Chasse et Pêche, l’auteur Paul-André Hould parle d’un chiffon imbibé d’essence de vanille ou d’anis qu’il suspend à un arbre frêle pour lui permettre de battre au vent et de disperser l’odeur. Cela permet ainsi d’attirer l’ours au lieu d’appâtage. Ça nous semble être le même type de distributeur d’odeur que pour le chevreuil. C’est un truc que nous essayerons assurément.
Suçon d’ours
Parmi les légendes de chasse à l’ours, ma préférée demeure le suçon d’ours. Cette année, nous avons fabriqué nos propres suçons dans des cannes de sirop d’érable. Nous les suspendrons à des arbres pour qu’ils dégagent leur odeur sucrée, coulent par terre et permettent aux plus petits ours de se gâter aussi.
3. Alimenter son site d’appâtage
C’est ici que la rigueur et la préparation prennent tout leur sens. Il faut alimenter son site pendant environ 3 semaines avant le début de la chasse et surtout de façon régulière. Les aliments doivent être disposés en quantité suffisante aux 5 jours maximum afin de créer une habitude et d’encourager les ours à revenir encore et encore. Il faut les placer dans le baril et repositionner les branches et rondins pour bloquer l’accès. Une fois sur place, on en profite aussi pour répandre les odeurs grâce au chiffon et au pulvérisateur.
Pour le type de nourriture à privilégier, encore une fois, les avis et les conseils varient. De notre côté, nous avons décidé d’opérer la stratégie suivante.
Au début : restants de boucherie ou poisson, maïs, pain, huile de friteuse récupérée, croquettes pour chien et mélasse
Ensuite : même chose que la première semaine et plus d’éléments sucrés (ex : vieux gâteaux, restants de pâtisserie, beignes, céréales, biscuits, miel, suçons)
Finalement : retour de la viande, du maïs et des céréales, on est généreux sur la mélasse, le sirop de table et l’huile de friteuse
L’idée c’est de ne pas changer drastiquement de type de nourriture, mais plutôt d’en introduire de nouvelles graduellement. Je retiens qu’il faut privilégier les aliments odorants et prendre garde à la manipulation de la viande s’il vous plait !
*Ne débutez pas l’appâtage trop tôt, assurez-vous de respecter les dates réglementées par votre région.
4. Survivre aux moustiques
Qui dit mi-mai dit moustiques, mouches noires et autres insectes qui piquent et qui vous bourdonnent dans les oreilles. Pour ma part, c’est le genre de situation qui a de quoi me faire perdre toute ma patience. Heureusement, à travers mes lectures, j’ai appris que les ours ne semblent pas embêtés par l’odeur des insecticides. Les diffuseurs de type Thermacell peuvent aussi être une option intéressante. Il parait qu’ils offrent même une odeur de terre; ce sera à tester. En mai la température est plutôt clémente, mais il existe de nombreux vêtements, chapeaux et filets pouvant protéger efficacement des piqûres. En plus de préserver notre santé mentale, avoir de bons outils de répulsion d’insectes permet d’éviter de bouger et d’ainsi effrayer l’ours.
5. Viser mortellement
Finalement, si notre persévérance et notre patience ont porté fruit, l’ours se présente. Pour cette chasse particulièrement il est essentiel d’être absolument sûr et certain du tir avant de faire feu. La fourrure noire et dense rend plus difficile l’évaluation de sa grosseur et la distinction de ses pattes par rapport au reste du corps. Il faut viser juste derrière la patte avant, dans une ligne qui permettra au projectile de transpercer les 2 poumons et de ressortir par l’épaule opposée. Il est impératif de ne tirer que si l’ours est immobile et sur ses quatre pattes, et idéalement la patte avant côté chasseur légèrement avancée. Il vaut mieux le laisser arriver, partir et revenir que de se presser. Attendre qu’il soit confiant et calme est plus stratégique. Surtout, ne tentez pas un tir s’il est assis ou debout, vous risqueriez de le blesser et de vous mettre en danger.
Bref la chasse à l’ours est un domaine fascinant que j’ai bien hâte d’essayer. Nous avons déjà commencé à distribuer des contenants à nos amis qui ont des friteuses pour récupérer leur huile usagée. Un voisin tient une boulangerie et nous lui avons aussi demandé de nous faire don de ce qu’il aurait jeté. Je vous encourage à utiliser vos contacts pour récupérer de la nourriture destinée aux poubelles. Ainsi on économise et on évite le gaspillage alimentaire.
Bonne chasse et surtout soyez prudents !

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